Mythe 1: pour faire carrière, il faut accumuler les heures supplémentaires
Compliquée paraît la voie vers les sommets! Celui qui n’affiche pas constamment des heures supplémentaires à son actif et ne travaille pas au moins 60 heures par semaine ne peut pas réussir. Le plaisir? Réservé aux loisirs. Mhmm, ce n’est pas tout à fait exact: tout d’abord, le plaisir au travail n’est pas un luxe. Si le chemin vers les hautes sphères ne représente plus que souffrance, il faudrait songer à ce qu’on exige de soi-même. Puis, ce ne sont pas les heures de présence au bureau qui traduisent la qualité du travail, mais bel et bien ce que l’on y fait. Pour ainsi dire, la qualité prime la quantité. Finalement, être capable de déléguer est une qualité de chef.
Mythe 2: l’éloge de soi rend antipathique
Combien de fois entend-on dire que l’éloge de soi est égocentrique! Pourtant, il est salutaire de reconnaître son propre travail et de le faire savoir. Car si on ne le fait pas, comment notre supérieur peut-il deviner nos capacités? Si l’on a réalisé une belle performance, il ne faut pas avoir peur de paraître aux yeux des autres comme un fanfaron. Et à propos de fanfaronnade: les femmes sont particulièrement douées pour la modestie. (Voir à ce sujet notre article «Mesdames, visez davantage la lune!».)
Mythe 3: la disponibilité? Le b.a.-ba
Celui qui est connecté en permanence et disponible sur tous les canaux et à toute heure se laisse distraire facilement et risque de perdre de vue l’essentiel. Pour prendre les bonnes décisions et travailler efficacement, on doit rester concentré. Il existe une phrase magique pour ces situations: «établir des priorités».
Mythe 4: les grandes carrières ont lieu dans les grandes entreprises
Cette idée reçue est fausse, déclare Marcus Schmidt, chasseur de tête et auteur. Ce n’est pas l’entreprise pour laquelle on travaille qui importe, mais le type de tâches que l’on y effectue, ainsi que le degré de responsabilités. Par ailleurs, les entreprises de plus petite taille proposent souvent de loin des activités plus intéressantes et diversifiées.
Mythe 5: sans diplôme, pas d’échelon hiérarchique
S’il est vrai que la (meilleure) formation compte pour beaucoup dans l’itinéraire professionnel, la personnalité n’en est pas moins importante. Pour convaincre, les documents et la théorie c’est bien, mais l’attitude envers les autres, l’engagement et la faculté d’apprentissage sont tout aussi importants. C’est pourquoi une carrière sans diplômes prestigieux est possible aussi. L’ancien conseiller fédéral Adolf Ogi en est un exemple illustre, lui qui n’a pu certifier, contrairement à ses homologues, «que» d’un diplôme d’une école supérieure de commerce.
Mythe 6: seul celui qui s’adapte à tout évolue
Les «Jasager» (ceux qui disent oui à tout) et les girouettes ne font pas preuve d’une grande personnalité. Celui qui s’adapte continuellement aux autres et consent en permanence ne va pas se faire remarquer. En revanche, les personnes qui argumentent et donnent leur avis personnel vont sortir du lot. Certes, elles paraîtront fatigantes de prime abord, ou donneront l’air de compromettre leur succès, mais attendez! À moyen terme, ce sont elles les gagnantes!
Mythe 7: une expérience internationale ajoute des points
Voyager forme l’esprit et un séjour à l’étranger représente un atout certain pour le développement personnel. Or, ceci n’est pas forcément applicable à une carrière. Le chasseur de têtes Marcus Schmidt pense même que voyager constituerait plutôt un obstacle puisque les collaborateurs restés au pays «se partageraient» les bons postes entre eux. Martin Wehrle – auteur du «Lexikon der Karriere-Irrtümer» (Dictionnaire des erreurs de carrière; ce livre existe uniquement en allemand, mais vous trouvez d’autres livres de l’auteur en français) – va encore plus loin: une bonne performance à l’étranger peut se retourner contre vous comme un boomerang. En effet, pourquoi relocaliser une personne alors qu’elle fournit de si bons services à l’étranger?
Mythe 8: il faut suivre obstinément ses objectifs
C’est l’une des plus grosses erreurs. La personne obsédée par un objectif risque de perdre de vue les nombreuses chances et les autres perspectives. Bien sûr qu’un but ambitieux est important, mais il vaut mieux ne pas se crisper pour l’atteindre. Les buts changent au cours d’une vie.
Mythe 9: la serviabilité est un atout
Même si dans sa vie privée, on est une personne très serviable et on s’occupe du bien-être des autres, au bureau, il est conseillé de laisser un peu de côté cette fibre sociale et éviter d’être toujours celui qui prend les initiatives, qui organise les cadeaux d’anniversaire, ou qui monte sans cesse au créneau à la place des autres. En effet, une propension trop importante à aider les autres est souvent considérée comme une faiblesse. Martin Wehrle affirme à cet effet: «On émet des doutes sur les capacités d’une personne à prendre des décisions difficiles et à les mettre en œuvre si elle est constamment aimable.»
Mythe 10: un réseau social le plus vaste possible
Xing, LinkedIn, Twitter, Facebook – les canaux de communication professionnelle sont nombreux. Mais attention: indiquer sur les réseaux sociaux que l’on est disponible pour une nouvelle orientation professionnelle, c’est montrer publiquement sa recherche, et cela peut comporter un risque. Par ailleurs, même sur les réseaux sociaux, ce n’est pas la quantité mais la qualité des contacts qui prime. Mieux vaut entretenir le contact avec moins de personnes avec lesquelles il y a de vrais échanges et qui nous sont vraiment importantes.