Luiz da Silva (nom modifié) enroule proprement les câbles et place les rouleaux dans un coin. L’aide-monteur brésilien semble satisfait, et en plus, son employeur l’apprécie pour son grand engagement. Pourtant, ce n’est pas si simple: Luiz da Silva est un ingénieur expérimenté. Avec le rapprochement familial en Suisse, ses 20 ans d'expérience professionnelle dans le secteur de l'aviation sont passés à la trappe. Ferhad Mussa, quant à lui, a fui la Syrie il y a trois ans. Ce jeune diplômé qualifié est ingénieur en technique biomédicale et parle couramment l'allemand. Néanmoins, il n'a trouvé aucun emploi dans son métier. Luiz da Silva et Ferhad Mussa ne sont pas des cas isolés.
De nombreux migrants issus d’États tiers et titulaires d'un diplôme supérieur ou d'une formation professionnelle ne trouvent pas d’emploi correspondant à leur formation alors que les entreprises suisses souffrent d'une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Quel paradoxe! Que faire?
Le projet MosaïQ de l’EPER comble une lacune
Olivia Payo Moreno est convaincue que «les migrants apportent un potentiel que la Suisse devrait exploiter.» Elle dirige MosaïQ au niveau national, un projet de l’EPER (Entraide Protestante Suisse) qui vise à «matcher» des entreprises suisses et du personnel qualifié issu d’États tiers (hors Union Européenne et ALENA).
«Les conditions d’embauche nécessaires sont souvent en partie déjà réunies, comme la formation, l'expérience professionnelle et les compétences linguistiques. Il ne manque souvent que quelques détails pour compléter l’employabilité», explique Olivia Payo Moreno. C’est là que MosaïQ entre en scène. Dans le cadre d’entretiens individuels, les conseillers de l’EPER indiquent aux migrants les éléments qui leur manquent pour obtenir un dossier de postulation complet - par exemple, une reconnaissance officielle de leur diplôme, une formation continue ou un approfondissement des compétences linguistiques.
Orientés par les services sociaux vers le projet EPER, les migrants entrent en contact avec le responsable cantonal MosaïQ qui est notamment chargé de créer un réseau avec l’économie. Selon l’expérience d’Olivia Payo Moreno, ce n’est pas toujours si facile. Les entreprises se montrent souvent réticentes à l’idée de recruter des travailleurs qualifiés issus d’États tiers. Alors, pour leur faciliter la tâche, le projet les soutient dans les démarches administratives. «C’est un processus long et engageant que les institutions officielles ne peuvent pas accompagner», assure Olivia Payo Moreno.
Careerplus s’engage en faveur de l’égalité des chances
Engagée depuis de nombreuses années en faveur de l’égalité des chances, Careerplus soutient l’EPER dans plusieurs projets. Elle s’investit aujourd’hui aussi dans MosaïQ. Comment? Tout simplement, en sélectionnant des candidats intégrés au projet et en les insérant dans sa base de données de spécialistes. Les migrants qualifiés ont ainsi accès à un vaste réseau et à une plate-forme reconnue. Une opportunité magnifique pour se présenter sur le marché du travail.
«Ces candidats sont perçus de manière différente s’ils font partie de notre base de données. Leur dossier n’a pas le même impact auprès des employeurs potentiels que s’ils postulaient individuellement, sans aide», affirme Noah Bader, spécialiste en recrutement et responsable du projet MosaïQ chez Careerplus.
Dans un premier temps, les candidats sélectionnés sont invités par Careerplus pour un entretien personnel durant lequel le CV et la présentation générale sont analysés et commentés, ainsi que de précieux conseils prodigués. Noah Bader explique qu’après ce premier entretien, les migrants sont traités comme tous les autres candidats. Une approche qui apporte du baume à leur confiance en soi.
«Les candidats de MosaïQ enregistrés dans notre base de données sont tout à fait intéressants pour nos clients et correspondent à nos critères d’exigence. S’il est vrai que nous n’avons placé jusqu’ici aucun de ces candidats, nous sommes persuadés que ce projet est porteur pour le futur. L’égalité des chances n’est pas juste une idée dans le vent pour Careerplus, nous la mettons aussi en pratique. Notre but est de contribuer à une intégration réussie et de renforcer notre responsabilité sociale», termine Noah Bader.
Souvenez-vous, nous vous parlions de Ferhad Mussa ci-dessus. Et bien, entretemps, non seulement il trouvait, grâce au projet MosaïQ, un stage payé auprès de la société Nouvag AG, mais en plus, cette dernière a été si satisfaite des performances du stagiaire qu’elle l’a embauché au terme du stage en tant qu’ingénieur.
Le projet MosaïQ de l’EPER en bref
«Le projet MosaïQ propose des conseils et un suivi de personnes migrantes qualifiées originaires d’États tiers, l’objectif étant de faire valoir leur potentiel professionnel en Suisse (source: EPER). Les migrants sont soutenus dans les démarches pour la reconnaissance de leur diplôme, dans la recherche d’une formation continue ou d’un stage, ainsi qu’ils bénéficient d’une analyse de leurs compétences.
Vous êtes une entreprise, souhaitez-vous contribuer au projet MosaïQ?
Lors du prochain mailing-candidats de Careerplus, soyez attentifs aux personnes hautement qualifiées de MosaïQ, donnez-leur une chance ou demandez conseil à votre spécialiste Careerplus.